Le dictionnaire Larousse a dévoilé la liste des 150 nouveaux mots qui intégreront son édition 2023.

Un mot a attiré l’attention: il s’agit de “monchû”. Selon le dictionnaire Larousse il signifie “vacancier en quête d’air pur (Parisien), qui séjourne dans les Alpes et dont on raille souvent la maladresse, l’accoutrement, voire la méconnaissance des usages locaux”.

Nous sommes heureux de voir que le savoyard influence la langue française.

Le présentateur savoyard Yann Barthes présente le mot “Monchu” aux spectateurs.

L’Institut de la Langue Savoyarde (ILS) souhaite répondre aux différents articles de presse à ce sujet:

Une citation lue sur les sites internet de France 3, Le Messager, Le Point, Radio Mont-Blanc, etc…

Le mot monchû n’est pas “un mélange de français, d’italien et de patois local” comme certains le prétendent, mais il vient du savoyard, le nom donné aux dialectes de la langue francoprovençale (ou arpitane) parlés en Savoie. Notre langue est une langue latine propre et nous regrettons que certaines plateformes d’information (notamment savoyardes) ne le sachent pas. Le savoyard est aussi localement appelé “patois” par ses locuteurs.

« On voit souvent dans les dictionnaires que les étymologies des mots d’origine savoyarde renvoient au provençal, à l’occitan, à l’ancien français ou au romand. Notre langue est souvent ignorée consciemment ou inconsciemment, malgré le fait que notre langue soit décrite en linguistique depuis 1873 et reconnue par les linguistes du monde entier. » regrette Roger Viret, qui est aussi éditeur d’un dictionnaire français-savoyard.

« L’étymologie est le mot savoyard ‘monsior, dont “monchû” est une prononciation populaire. Ce mot est désormais bien connu aussi dans le français régional, le français tel qu’il est parlé en Savoie. Les personnes qui ne parlent pas savoyard mais qui habitent en Savoie connaissent aussi ce mot. » explique Arnaud Frasse, le président de l’ILS.

« Le sens que donne Larousse n’est pas le sens premier du mot “Monchû”. Le premier sens est à savoir “Monsieur” et s’appliquait lorsqu’on s’adressait à une personne importante, comme le curé par exemple. Parfois, cela s’appliquait aussi aux messieurs des grandes villes qui venaient visiter nos villages en tant que touristes. Pour les personnes qui ne parlent pas notre langue, il semble que ce sens soit désormais prédominant dans la perception populaire. » raconte Marc Bron, professeur de langue savoyarde.

Nous remercions France Bleu Pays de Savoie de nous avoir contactés pour commenter l’actualité.