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Colloque de La FLAREP

Former de nouveaux enseignants de langues régionales

Le groupe traditionnel Barzaz lors d’un fest-noz donné pour l’occasion

C’est à Rennes que vient de se terminer le 36ème colloque de la FLAREP, la Fédération pour les LAngues Régionales dans l’Enseignement Public. L’association des enseignants de Savoyard / Francoprovençal y participait et Savoué Ecula 2, la fédération des associations de parents d’élèves pour l’enseignement bilingue français / savoyard y était représentée.

Les représentants des langues de France à l’oeuvre dans l’hémicycle du Conseil Régional de Bretagne

Durant trois jours, les représentants des langues de France ont travaillé sur les modalités à mettre en place pour être en conformité avec la loi du 21 mai 2021 « relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion », dite loi Molac. Car même en Bretagne ou dans l’espace occitan, où des centaines d’enseignants sont déjà en poste, leur nombre ne suffit plus pour « proposer l’enseignement à tous les élèves ».

Marc Bron, président de l’AES, expliqua que le besoin était encore plus crucial en Savoie, depuis la reconnaissance du « Francoprovençal » par le ministère de l’Education nationale. 

Loïg Chesnais-Girard (président de la Région Bretagne)
et Marc Bron (président de l’AES)

C’est dans l’hémicycle du Conseil Régional de Bretagne que les travaux ont été ouverts par le député Paul Molac, la première séance étant conclue par le président du conseil régional Loïg Chesnais-Girard.  Il fut rappelé que les élèves issus des enseignements bilingues obtenaient de meilleurs résultats que ceux suivant l’enseignement classique monolingue. C’est pourquoi plusieurs régions possèdent un office public pour leur langue. L’État, la région, des départements, des communes s’y concertent pour agir. Les collectivités sont attentives à ce que l’Etat ne se décharge pas de ses responsabilités sur elles. Il est ainsi apparu qu’il était nécessaire que la région Auvergne-Rhône-Alpes mette en place un office linguistique prenant comme dans les autres régions la forme d’un groupement d’intérêt public pour le francoprovençal.

🖊 Marc BRON

Vesita de la linguista Anja Mitschke

Benda de Savoyârds avouéc Anja Mitsche (fèna blonda u méten, justo dèrriér lo grant drapél) a Chêna-les-Frasses (Arbanês) lo 9 d’octobro 2022 (l’ôtor de la fotô vôt rèstar anonimo !).

Anja Mitschke ‘l est na jouena linguista de l’univèrsitât de Bèrlin. Le s’est spècialisâye dens les lengoues romanes et s’entèrèsse ora u francoprovençâl / arpetan. Son activitât o est un travâly sur lo tèrren, u cors duquint l’at encontrâ un grant nombro de gens de tôs los ajos que prèjont la lengoua a des nivéls franc difèrents ou sant simplament entèrèssiês. Anja engance1 des ôdiances en téta a téta, pendent lesquintes le fât na renche de demandes a son entèrlocutor, rapôrt en particuliér a sa pratica linguistica (mémament d’ôtres parlures) et sa vision de la lengoua. Tot ‘l est encartâ2, lo tèmouen ‘l at ren a ècrire. Anja at de sûr encontrâ en tot na centêna de pèrsones, surtot en Piemont, Vâl d’Aousta, Brêsse et Suisse romanda. Pués asse-ben en Savouè, yô que l’est vegnua doux côps, en julyèt pués en octobro de ceti an. Durent les doves vesites, o est Thierry Dupassieux, de Chêna-les-Frasses, qu’at engenciê lo més d’encontres, surtot diens son hotâl. D’ense des diézênes de Savoyârds ant pu étre consultâs. Y at mémament avu des articllos en julyèt diens des jornâls du cârro. Avouéc totes celes entrevues, Anja vat ècrire sa tèsa, en alemand mas on pôt atendre quârques pâges de rèsumâ en francês, que noutron enstitut devrêt povêr publeyér.

Notes :

1 enganciér : organisar

2 encartar : (en)registrar

🖊 Alen FAVRO

L’actualité des groupes

Comme vous le savez, nous permettons aux groupes locaux de nous donner de leurs nouvelles et ainsi de les valoriser dans l’infolettre.

Nous remercions alors :

  • Michel Meynet du groupe Lou R’venien de Pinta d’Iouâ de Bellevaux
  • Jean-Yves Vonin, président du groupe Le Patois du Salève

Lou R’venien de Pinta d’Iouâ de Bellevaux

Samedi 5 et dimanche 6 novembre
Soirée et après-midi repas-spectacle à la salle des fêtes de Bellevaux.
Réservation par téléphone auprès de François Meynet-Meunier
06 08 87 56 54

Mardi 3 novembre soir à 17h
Une initiation à la langue savoyarde sera proposée aux élèves de 6ème du collège Notre Dame de Bellevaux. Il y a une dizaine d’inscrits.

Le patois du Salève

Les membres du groupe du Patois du Salève ont repris les répétitions de chants. Ils seront également en représentation à ces dates :

Dimanche 13 novembre
Représentation au théâtre de Cruseilles

Dimanche 20 novembre
Représentation à Groisy

Dimanche 27 novembre
Représentation à Évires

🖊 Franck MONOD

Des cours de savoyard à l’ILS

Depuis de nombreuses années, des cours de savoyard sont dispensés à l’Institut de la Langue Savoyarde. Ils ont lieu en général une fois par mois et sont assurés par Marc BRON, vice-président de l’ILS. Tout le monde est accepté, quelques soient les connaissances linguistiques. Ils sont gratuits.
La cotisation à l’ILS est fixée à 15 euros pour l’année 2022. Les cours ont lieu le vendredi soir.


Le 1 er cours de cette nouvelle année scolaire s’est déroulé le 7 octobre. Si vous n’avez pu y être, sachez que vous pourrez participer au prochain cours qui aura lieu le vendredi 4 novembre 2022 à 20 heures 30, au siège de l’Institut situé 280 route vieille, au 1 er étage de la mairie d’Habère-Lullin.


Veni pi, on sara boun aise de causâ na mitta nutra lengua avoué vos !

🖊 Marc BRON

Le “monchû” fait son entrée dans le dictionnaire

Le dictionnaire Larousse a dévoilé la liste des 150 nouveaux mots qui intégreront son édition 2023.

Un mot a attiré l’attention: il s’agit de “monchû”. Selon le dictionnaire Larousse il signifie “vacancier en quête d’air pur (Parisien), qui séjourne dans les Alpes et dont on raille souvent la maladresse, l’accoutrement, voire la méconnaissance des usages locaux”.

Nous sommes heureux de voir que le savoyard influence la langue française.

Le présentateur savoyard Yann Barthes présente le mot “Monchu” aux spectateurs.

L’Institut de la Langue Savoyarde (ILS) souhaite répondre aux différents articles de presse à ce sujet:

Une citation lue sur les sites internet de France 3, Le Messager, Le Point, Radio Mont-Blanc, etc…

Le mot monchû n’est pas “un mélange de français, d’italien et de patois local” comme certains le prétendent, mais il vient du savoyard, le nom donné aux dialectes de la langue francoprovençale (ou arpitane) parlés en Savoie. Notre langue est une langue latine propre et nous regrettons que certaines plateformes d’information (notamment savoyardes) ne le sachent pas. Le savoyard est aussi localement appelé “patois” par ses locuteurs.

« On voit souvent dans les dictionnaires que les étymologies des mots d’origine savoyarde renvoient au provençal, à l’occitan, à l’ancien français ou au romand. Notre langue est souvent ignorée consciemment ou inconsciemment, malgré le fait que notre langue soit décrite en linguistique depuis 1873 et reconnue par les linguistes du monde entier. » regrette Roger Viret, qui est aussi éditeur d’un dictionnaire français-savoyard.

« L’étymologie est le mot savoyard ‘monsior, dont “monchû” est une prononciation populaire. Ce mot est désormais bien connu aussi dans le français régional, le français tel qu’il est parlé en Savoie. Les personnes qui ne parlent pas savoyard mais qui habitent en Savoie connaissent aussi ce mot. » explique Arnaud Frasse, le président de l’ILS.

« Le sens que donne Larousse n’est pas le sens premier du mot “Monchû”. Le premier sens est à savoir “Monsieur” et s’appliquait lorsqu’on s’adressait à une personne importante, comme le curé par exemple. Parfois, cela s’appliquait aussi aux messieurs des grandes villes qui venaient visiter nos villages en tant que touristes. Pour les personnes qui ne parlent pas notre langue, il semble que ce sens soit désormais prédominant dans la perception populaire. » raconte Marc Bron, professeur de langue savoyarde.

Nous remercions France Bleu Pays de Savoie de nous avoir contactés pour commenter l’actualité.

Assemblée Générale 2022

Samedi dernier, le 9 avril 2022, s’est tenue l’assemblée générale des membres de l’Institut à son siège à Habère-Lullin.

Bien que ce lieu soit quelque peu éloigné pour de nombreux membres intéressés, il a permis à l’ILS de se montrer présent à Habère-Lullin et puis aux membres de visiter le siège.

Le bureau de l’Institut: Marc Bron (vice-président), Roger Viret (trésorier), Arnaud Frasse (président), Franck Monod (sécretaire).

Vous pouvez télécharger le procès-verbal de l’Assemblée générale (PDF) en cliquant sur le lien suivant : PV Assemblée générale ILS (2022)

Des financements pour la langue

Qu’est-ce que le CPER ?

La région Auvergne-Rhône-Alpes prépare actuellement un projet de Contrat de Plan État-Région (CPER). Un certain nombre d’orientations, avec des actions chiffrées, sont listées, le projet est soumis au conseil régional puis, une fois accepté, à l’état, qui contribue au financement des actions concernées.

Un projet a été préparé et il est actuellement soumis à consultation. Tous (particuliers, entreprises, associations) ont pu donner leur avis.

Nous constations, au niveau de la culture et du patrimoine, que rien n’était encore prévu en ce qui concerne les langues régionales. Et pourtant d’autres régions font entrer ce point dans leur projet et reçoivent des sommes importantes destinées au soutien des actions en faveur de leur(s) langue(s).

Ce plan vaudra jusqu’en 2027, ainsi en ne faisant rien nos associations pouvaient risquer d’avoir un financement très insuffisant (voire nul) pendant de longues années. Cela est d’autant plus regrettable que depuis la parution d’une toute récente circulaire de l’éducation nationale, le francoprovençal peut être officiellement enseigné, avec participation possible des collectivités locales pour faciliter et promouvoir cet enseignement. Sans parler de toutes les actions culturelles possibles.

Il nous paraissait donc très important que toutes les personnes concernées, au niveau individuel ou associatif, réagissent à cette consultation.

Le projet est toujours consultable grâce au lien suivant (voir surtout la page 19 et la fiche annexe 22) : https://www.prefectures-regions.gouv.fr/auvergne-rhone-alpes/Region-et-institutions/L-action-de-l-Etat/Amenagement-du-territoire-logement-transport-numerique/Amenagement-du-territoire/Avis-de-consultation-du-public-sur-le-projet-de-Contrat-de-Plan-Etat-Region-Auvergne-Rhone-Alpes-2021-2027-CPER

Comment l’ILS a participé ?

En ce sens l’ILS s’est démené entre les fêtes de fin décembre pour faire connaître cette consultation.

  • Un mail a été envoyé à toutes les personnes individuelles pour lesquelles nous avons leurs adresses mails – Environ 100.
  • L’AES en la personne de Marc Bron a été contactée par mail et téléphone en ce sens.
  • Lou Rbiolon en la personne de Régis Vachoux ont été contactés par mail et téléphone afin de communiquer à l’ensemble des associations patoisantes.
  • Les sociétés savantes et musées ont été contactés par mail et au téléphone et nous avons reçu de bons échos à l’exception de la présidente de l’Académie de la Val d’Isère.
  • Et bien sûr les membres du CA de l’ILS qui ont participé pour certains

En tout, directement ou indirectement c’est près de 250 personnes qui ont été contactées. Cette opportunité à également été bénéfique pour l’ILS pour se faire connaître, pour renouer des liens et potentiellement pour collaborer prochainement.

Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à la consultation.

La prochaine étape pour l’ILS va être de rentrer en contact avec la Région afin de nous faire connaître, de les accompagner dans leurs réflexions et d’inviter les autres organisations à faire de même.

Affaire à suivre donc …


T’o qu’o est lo CPER ?


La règion Ôvèrgne-Rôno-Ârpes aprèste ora un projèt de Contrat de Plan Ètat-Règion (CPER). Un nombro d’oriantacions, avouéc des accions chifrâyes, sont listâyes, lo projèt est somês u consèly règional pués, un côp accèptâ, a l’ètat, que contribue u financement des accions regardâyes.

Un projèt at étâ prèparâ et il est ora somês a consulta. Tués (particuliérs, entreprêses, associacions) ant pu balyér lor avis.

Nos ens constatâ, u nivél de la cultura et du patrimouèno, que ren ére adés prèvu rapôrt ux lengoues règionales. Et portant d’ôtres règions font entrar ceti pouent dens lor projèt et recêvont des somes importantes dèstinâyes u solas des accions por lo ben de lor(s) lengoua(s).

Ceti plan vâldrat tant qu’en 2027, d’ense en fasent ren noutres associacions povant riscar d’avêr un financement franc ensufisent (vêr nul) pendent de longes anâs. Cen ‘l est d’atant més mâlherox que dês la parucion d’una tota frèche circulèra de l’èducacion nacionâla, lo francoprovençâl pôt étre oficièlament ensègnê, avouéc na possibla participacion des colèctivitâts locales por facilitar et encoragiér ceti ensègnement. Sen parlar de totes les accions culturèles possibles.

Il nos parèssêt donc franc important que totes les pèrsones regardâyes, u nivél endividuèl ou associatif, rèagéssont a ceta consulta.

Lo projèt est tojorn consultâblo avouéc lo lim cé-d’avâl (vêre surtot la pâge 19 et la feche anèxe 22) : https://www.prefectures-regions.gouv.fr/auvergne-rhone-alpes/Region-et-enstitucions/L-accion-de-l-Ètat/Amenagement-du-tèrritouèro-logement-transpôrt-numerique/Amenagement-du-tèrritouèro/Avis-de-consulta-du-public-sur-lo-projèt-de-Contrat-de-Plan-Ètat-Region-Ôvèrgne-Rhone-Alpes-2021-2027-CPER

Coment l’ILS at participâ ?


En ceti sens l’ILS s’est dèmenâ entre les fétes de fin dècembro por fâre cognetre ceta consulta.

  • Un mandèl a étâ envoyê a totes les pèrsones endividuèles por que nos ussens lors adrèces de malyâjo – Enveron 100.
  • L’AES en la pèrsona de Marc Bron at étâ contactâye per mandèl et couèrlèt en ceti sens.
  • Lou Rbiolon en la pèrsona de Régis Vachoux ant étâ contactâs per mandèl et couèrlèt por comunicar a l’ensemblo des associacions patouesanes.
  • Les sociètâts saventes et los musês ant étâ contactâs per mandèl et u couèrlèt et nos ens reçu de bons recllams a l’èxèpcion de la prèsidenta de l’Academie de la Vâl d’Isera.
  • Et de sûr celor de los membros du CA de l’ILS qu’ant participâ.

En tot, dirèctament ou endirèctament o’est quasi de 250 pèrsones qu’ant étâ contactâyes. Ceta oportunitât a asse-ben étâ bènèfica por l’ILS por sè fâre cognetre, por renuar des lims et potencièlament por colaborar dens los temps vegnont.

Nos volens remarciér chaleureusement totes les pèrsones qu’ant participâ a la consulta.

L’ètapa que vint por l’ILS vat étre de se betar en contacto avouéc la Règion por nos fâre cognetre, por los acompagnér dens lors rèflèccions et envitar les ôtres organisacions a fâre mémament.

Afâre a siuvre donc …

* Ce texte a été traduit par le traducteur Apertium puis relu par un oeil humain

🖊 Alain FAVRE

Le savoyard est enfin reconnu par le ministère de l’Education Nationale!

Communiqué de l’Institut de la Langue Savoyarde:

Depuis le 16 décembre 2021, le savoyard est inscrit – sous son nom exonyme de francoprovençal – dans le Bulletin officiel de l’Éducation nationale.¹ Concrètement, cela veut dire que des cours d’arpitan savoyard pourront être enseignés dans les établissements primaire et secondaire sur le territoire français.

Jusqu’aux années 1940 du 20e siècle, le savoyard était très répandu comme langue maternelle dans les Pays de Savoie (Savoie-Mont Blanc). Le français était minoritaire au sein des foyers jusqu’au début du 20e siècle pour finalement devenir largement majoritaire quelques décennies plus tard.

Le savoyard est donc dorénavant l’une des langues régionales qui est officiellement enseignable dans tous les établissements scolaires.

« Cet enseignement peut être dispensé tout au long de la scolarité », peut-on lire dans l’article de loi de 2008 sur les langues régionales. Ce même article indique que l’enseignement facultatif de langue et culture régionale peut prendre deux formes: un enseignement de la langue et de la culture régionale, ou un enseignement bilingue en langue française et en langue régionale.



Une bataille de 70 ans
Tout commence en 1951: la loi Deixonne a permis d’introduire dans le cursus scolaire l’apprentissage de certaines langues régionales (l’occitan, le basque, le breton, le catalan, etc), mais elle ignore le francoprovençal. Il n’est donc pas enseigné.

Le 5 septembre 2001 : la première circulaire relative à l’enseignement des langues régionales est publiée. Basque, breton, catalan, corse… la liste des langues régionales est longue, mais le savoyard n’y figure pas.

Cette absence sera l’une des raisons principales de la création de l’Institut de la Langue Savoyarde en 2005. Pendant des années – en collaboration avec les principales associations défendant la langue comme Lou Rbiolon, l’Association des Enseignants de Savoyard (AES) et la Fédération d’associations de parents d’élèves Savouè Ecoula – ses représentants ont discuté avec les différentes autorités compétentes, dont l’Education nationale.

Finalement, ce sera une commission instaurée par le Premier-Ministre Jean Castex et le Ministère de l’Education nationale qui tranchera 18 ans plus tard et ajoutera en particulier le francoprovençal à la liste des langues régionales inscrites dans une circulaire publiée le 16 décembre 2021.

Après avoir soutenu des pétitions, écrit des lettres et participé à divers manifestations, l’Institut de la Langue Savoyarde s’est longuement battu pour arriver à cette reconnaissance.

« Le gouvernement et le ministère de l’Education Nationale ont compris et fini par accepter l’inscription de l’arpitan, ou bien le francoprovençal, dans la circulaire réécrite. », se réjouit Arnaud Frasse pour l’ILS. « C’est une forme de soulagement. On n’a pas faibli pendant 16 ans. Ça a été un bel exemple de travail associatif, pédagogique et politique. Une belle démarche humaine. On ne compte plus le nombre de démarches qui ont été effectuées. Tant que la langue n’était pas inscrite, c’était compliqué. Nous tenons à remercier tous ceux qui se sont impliqués dans les différentes actions ces dernières années pour réaliser cet objectif: les locuteurs de la langue, les élèves, les parents d’école, les élus et tous ceux qui soutiennent notre cause pour apprendre le savoyard à l’école. Nous tenons tout particulièrement à féliciter l’enseignant Marc Bron pour ce résultat; il a beaucoup travaillé en tant que président de l’AES et co-fondateur de l’ILS pour y parvenir. »

« Après toutes ces années, je n’arrive toujours pas à réaliser que notre langue a enfin été reconnue par le ministère de l’Éducation nationale. » dit Marc Bron avec une grande joie.

Pour que vive nos langues

Prochaines étapes?

« Recruter des professeurs, mais ce n’est pas tout. Il faut aussi mettre sur pied un conseil académique des langues régionales qui prend en compte notre langue dans le cadre officiel du francoprovençal², rédiger une convention État-Région et créer un Office public des langues d’Ouè. » explique Arnaud Frasse.


Notes:
¹. Le linguiste italien Graziadio Isaia Ascoli (pas originaire de la zone linguistique) donne le nom exonyme « franco-provençal » à la langue en 1873. Les (propositions d’) endonymes que l’on rencontre en France sont « arpitan », « langue d’Ouè », « savoyârd » ou « patouès ».

². Jusqu’à présent, les élèves qui voulaient passer l’option langue régionale du baccalauréat en francoprovençal, devaient s’inscrire à l’option occitan.

Jean-Marc Jacquier

Hommage à Jean-Marc Jacquier

Proposé par Éric Verney, membre du Conseil Administratif de l’ILS.
Crédit photo Guillaume Veillet.

C’est avec une bonne bouteille de blanc, comme Jean-Marc aimait à en partager, que j’aimerais rendre hommage à ce grand homme, qui nous a tous profondément inspirés et tirés vers le haut.

Jean-Marc est né le 10 mai 1949, la même année que mon père, élément loin d’être anodin car c’est bien comme un père culturel, sprirituel, symbolique que je le voyais. Il nous a quittés le 25 mars de cette année, une éternité déjà. C’est au 14e congrès de la Ligue Savoisienne à Duingt, en octobre 2009, que j’ai réellement rencontré Jean-Marc. Nous avions mangé l’un en face de l’autre au banquet, et j’avais été très impressionné par ses gros yeux roulants derrière ses lunettes, qui donnaient l’impression qu’on ne pouvait rien leur cacher. Jean-Marc ne disait pas un mot de trop, mais on pouvait se voir en miroir dans ces yeux et son regard, qui ne manquaient jamais de bienveillance. Evidemment j’étais doublement impressionné ce jour là, car je connaissais la Kinkerne, dont j’avais appris les chansons en savoyard, récupérées je ne sais où et vénérées comme des trésors d’alchimiste.

Nous nous sommes ensuite revus chez lui, à Ville-la-Grand, où je suis allé le visiter en compagnie de mon ami Alban Lavy. C’est là que j’ai découvert sa collection d’instruments alpins, et son incroyable capacité à tous pouvoir les jouer. Il finira par faire don de sa collection au conseil départemental.

Nous nous sommes régulièrement revus, notamment dans les festivals, fêtes de l’arpitan, boeufs, à Boëge, Yverdon, Saint-Nicolas. D’ailleurs souvent en compagnie de la famille Bertolo-Boniface.

En 2011 j’avais besoin de ses conseils pour valider le plan de mon livre “Patois arpitan et chansons de nos grand-pères Savoyards”. Il a donc fallu que je monte le trouver aux Brasses où il jouait avec la Kinkerne pour le Feufliazhe, avant de partir sans rentrer chez lui pour une virée estivale alpine. Y étant monté pour la soirée, j’y suis resté 3 jours, sans tente j’ai dormi sous la pluie, et je dois indirectement à Jean-Marc d’avoir démarré ma carrière de danseur folk. La danse m’a permis de multiplier encore les rencontres avec Jean-Marc, ce que l’indépendantisme avait initié et l’arpitan consolidé. Au décès de Rémi Gay il était évidemment encore là avec toute la bande des Chablaisiens, et nous avons encore passé une soirée inoubliable.

Mais peut-on oublier une soirée passée avec Jean-Marc, même après plusieurs bouteilles de blanc ? Difficile pour moi d’écrire ces mots sans que les larmes me viennent. Jean-Marc remplissait vraiment le rôle d’un père pour moi. Bienveillant, inspirant, encourageant. Le 2 avril j’ai rêvé de Jean-Marc Jacquier, il me montrait comment prédire les victoires à venir en étudiant l’issue des conflits passés. Je lui disais toute ma joie de le retrouver en rêve et de savoir que je pouvais le revoir affranchi des limites physiques. Ce type était un Maître.

Grant-maci pèr tot Jean-Marc, santât!, et a bensetout p’t’étre ben.

🖊 Éric VERNEY

De nouvelles personnes autour de l’institut

Grâce à nos actions nous avons le plaisir de pouvoir compter sur davantage de personnes autour de l’institut.

L’infolettre pour se rapprocher des visiteurs de notre site

L’infolettre nous permet d’attirer les curieux mais surtout d’entrer en contact avec eux. Nous avons plus de personnes inscrites à l’infolettre 2 et nous nous en réjouissons. Nous avons même une personne du Japon !

Les réseaux au service de la langue

Par les réseaux et notamment Discord qui draine les nouvelles générations vers du contenu divers et donc aussi sur du contenu linguistique. Les réseaux nous permettent de toucher un public qui s’intéresse à la langue et qui peut apporter sa pierre à l’édifice. Grâce à Discord nous avons 2 nouveaux bénévoles, Lucas et Matthias, qui nous aident dans certaines tâches dans l’équipe communication.

Tisser de nouveaux liens

Récemment nous avons rencontré des responsables d’associations avec qui nous sommes en relation comme le Centre d’études du francoprovençal ou d’autres associations linguistiques comme ChambradOc, Lo Congès (grâce à un nouvel adhérent de l’ILS, Luca qui aide dans le groupe de travail relation avec les associations externes à la Savoie). Nous rencontrons égalemment certains linguistes, notamment piémontais. Tout ce travail permet à l’institut de s’ouvrir, de ne pas être seul, de pouvoir bénéficier des expériences de chacun. Ce travail est très important.

Mais ce n’est pas tout ! Nous entrons en contact avec les responsables des différents sites valorisant la langue, d’anciennes personnes qui étaient proches de la langue il y a quelques années.

Entretenir la relation avec tous les amoureux de la langue est primordial et c’est ce que nous nous efforçons de faire.

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